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 you light up my darkest skies ♠ (les williams)

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Skandar C. Williams
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Skandar C. Williams
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MessageSujet: you light up my darkest skies ♠ (les williams) you light up my darkest skies ♠ (les williams) EmptyVen 10 Juil - 14:27



Il est là. Face à moi, sa bouteille dans une main et son verre dans l'autre. Je ne vois pas pourquoi il a pris le verre d'ailleurs. C'est pas un ivrogne de la haute, c'est juste un alcoolo de petit peuple. Enfin, si. Je sais pour quoi -ou plutôt pour qui- est le verre. Il n'est pas là pour servir de contenant au whisky infect de la bouteille. Il est pour moi. Moi qui me suis pris une mauvaise note aujourd'hui. Déjà qu'il ne m'aime pas, mais alors si en plus je le décevais... J'ai cru que je pourrais encore y faire face. J'avais enfin arrêté de pleurer. D'être terrorisée. J'avais commencé à avoir simplement peur. Mais là, c'est revenu en force. Je suis incapable de bouger tandis qu'il s'approche de moi, de cette démarche vacillante, qui pourrait être drôle si elle n'était pas si menaçante. Il parle. Il mâche ses mots, il mastique les sonorités, en laisse couler d'autres comme il laisse couler le whisky de la bouteille à sa bouche.
Je ne comprends pas ce qu'il dit, mais je n'ai pas besoin de ça pour le savoir. Je sais qu'il me reproche d'avoir fait fuir ma mère. Je sais qu'il me reproche de ne pas être une bonne fille. Il me reproche de ne pas être une bonne élève -parce que, franchement, je suis minable et tout le monde le sait. La seule chose que je comprends clairement sans avoir à deviner, c'est cette phrase, hurlée, comme ça à la volée. Et le pire, c'est que cette phrase est vraie.
« ET EN PLUS TU LE SAIS, SALE GARCE. »
Sale garce. Ce n'est pas la première fois non plus qu'il m'appelle comme ça. Mais il a raison. Si je n'étais pas une same garce, mon frère serait resté, il n'aurait jamais cherché à me fuir. Si je n'étais pas une sale garce, nous aurions eu une vie digne de La Petite Maison dans la Prairie. A la place,on était séparés en deux, séparés par un mur de béton, infranchissable. Il s'approche encore un peu. Il m'attrape à la gorge. Il me plaque contre le mur. Je sens son haleine alcoolisée qui s'échoue contre mon visage. Je vois ses dents jaunies par le liquide ambré s'éloigner les unes des autres avant de claquer dans des phrases agressives. Je tourne la tête àpour lui échapper, mais il resserre sa prise. J'ai intérêt à mettre une écharpe demain. Ses ongles s'enfoncent dans ma peau et la transpercent anormalement.


Je me réveille en sursaut. Une goutte de sueur court sur mon front. Un rêve. Un putain de rêve. Mais alors, c'est quoi cette forme sombre dans le coin de la chambre ? Il a réussi à entrer ? Mais il n'entrait jamais dans ma chambre ! J'attrape ma baguette et prononce un Lumos quasi-silencieux et regarde tout autour de moi. Je suis chez moi, chez mon frère, et il n'y a personne. Et pourtant, je ne parviens pas à me défaire de cette peur qui me noue les entrailles, comme si mon père allait sortir d'un placard pour continuer. Je me suis réveillée quand le rêve prenait le pas sur les souvenirs. Mon père était peut-être un monstre, mais il n'avait pas de grandes griffes. Je sors de ma chambre, le souffle court. Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine, et accélère de nouveau quand je vois quelque chose bouger dans le salon. Des pas. Il y a des pas de velours. Mais ce n'est que le chat. Le chat que mon père m'a offert. Cette teigne que je ne supporte pas. Il est partout. Partout autour de moi. Ça faisait un moment que je n'avais pas fait de cauchemars comme ça. Tesla n'est pas là. Il y a un bruit de verre qui s'écrase par terre et je me colle contre le mur. Je mets quelques secondes à me décider et j'avance vers la cuisine, pour voir Whisky au milieu de débris de verre. Je les contemple sans rien dire. J'ai l'impression de ne pas être sortie de mon cauchemar et je ais que je ne parviendrai pas à me rendormir comme cela. Je jette un sortilège, tout aussi bas que le Lumos précédent pour faire disparaître les restants des conneries de mon chat et me dirige vers l'autre chambre. Sean est là. Il dort dans son lit. Ou peut-être qu'il ne dort pas, le félin l'a peut-être réveillé.

Je m'allonge contre lui, à la recherche de chaleur humaine rassurante, qui me rappelle qu'il est là maintenant. Que nous sommes de nouveau réunis et que plus personne ne pourra plus jamais venir me faire de mal. Je croise ses yeux bleus -que j'ai toujours trouvé très beaux, comme ceux de maman. Il est réveillé. Je mets encore quelques instants à parler.
« J'ai fait un cauchemar. »
Je me sens comme une gamine dans les bras de son frère, comme une enfant de quatre ans qui a encore peur de son imaginaire, même après s'être réveillée. Mais c'est normal. C'est le cas. J'ai encore peur. Peur de ce qui pourrait se cacher sous le lit. Peur de ce qui pourrait m'attendre derrière la porte.
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Sean A. Williams
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Sean A. Williams
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MessageSujet: Re: you light up my darkest skies ♠ (les williams) you light up my darkest skies ♠ (les williams) EmptyVen 10 Juil - 16:59

Je me tourne et me retourne. Impossible de trouver le sommeil. La pleine Lune est passée, mais c’est comme si elle était toujours là. La douleur est toujours là. Elle me prend au trippes, comme si je me transformais. Mais tout ça, tout ça, ce n’est que le fruit de mon imagination. Mon subconscient, qui me fait croire à ça. Je ne comprends plus rien, jamais au grand jamais depuis ma morsure je n’avais eu de telles douleurs après que la pleine lune soit passé. C’était comme s’il y avait une nouvelle pleine lune, quelque part dans le monde, et que je ressentais la douleur, à la place d’un autre. Ou peut-être bien comme un autre. Dans la chambre d’à coté, j’entends des bruits. Skand’, elle ne dort pas ? J’en doutais, ma petite sœur avait toujours eu le chic pour s’endormir avant tout le monde… Ou peut-être que ça aussi, ça avait changé. J’avais été trop longtemps absent, beaucoup trop, et j’en avais raté un certain paquet. Quand Skand’ a appris à lire. Sa première manifestation de magie. La première fois qu’on lui a coupé ses beaux cheveux châtains. Et toute sa scolarité à Poudlard… Le premier sortilège qu’elle a réussit à lancer. Le premier sortilège qu’elle a réussi à lancer, son premier Accio, son premier Expelliarmus… Oui, j’avais raté beaucoup trop de choses concernant Skandar, et jamais je ne pourrais rattraper ces moments perdus.

Mes paupières se ferment peu à peu, l’obscurité, déjà présente, apparaît plus encore. Mes pensées se vident, le néant, je ne ressens plus la douleur qui quelques secondes plus tôt m’était presque insupportable. Un fracas sourd. Je me redresse en sursaut. Y’avais un truc qu’était tombé. Et qui sans doute s’était brisé en des dizaines de petits morceaux. Et c’était quelqu’un de la maison qui l’avait fait tomber. Je parierais sur le félin insupportable de Skand’. J’avais jamais aimé les chats, encore moins le siens. Puis, quelle idée de l’appeler Whisky aussi… ? Bien sur, je connaissais la raison. Mais tout ça, c’était illogique. Pourquoi appeler un truc qu’on doit garder d’une manière à faire resurgir les souvenirs d’un géniteur alcoolique ? Et pourquoi simplement le garder ? Certes, avant elle le gardait pour faire plaisir au paternel, mais maintenant qu’il était mort, pourquoi s’en encombrer d’avantage ? Je soupir avant de songer à Tesla. Si ça se trouvais, c’était la chienne qui avait cassé le fameux quelque chose. Je tente de discerner un quelconque mouvement que pourrait produire ma chienne dans la pièce sombre. Là, au pied de l’armoire, la chienne plongée dans ce qui semblait être un rêve exaltant. Je me recouchai, m’enfonçant dans mon oreiller. C’était bien le chat. Je manquerais pas d’en toucher quelques mots à Skandar demain, histoire de voir ce qu’on allait foutre de son matou miteux et chieur accessoirement. Je m’apprête de nouveau à fermer les yeux et à tenter –je dis bien tenter, n’est-ce pas- de me plonger dans un sommeil semblable à celui du chien –quoique, je préférais d’autant plus ne pas avoir à rêver du tout, une nuit simple, c’est pas mal aussi-, quand j’entends la porte de ma chambre grincer. Je rouvre les yeux, m’apprêtant à me relever pour aller shooter dans cette saleté de chat quand je discerne la silhouette de Skandar dans l’obscurité. Je me redresse pour la scruter, légèrement surpris de l’arrivée soudaine de la jeune sorcière, qui se glisse dans les draps de mon lit pour venir se coucher contre moi. Sa peau est chaude, brulante même. Je passe ma main derrière ses épaules pour la serrer un peu plus contre moi avant de la regarder, plongeant mon regard dans le sien. Elle finit par ouvrir la bouche pour sortir d’une petite voix, comme si elle était encore l’enfant de quatre ans que j’ai laissée il y a quatorze ans. « J'ai fait un cauchemar. » Je fronce les sourcils avant de frotter son bras d’une main, pour déposer un baiser sur son front. Elle avait besoin de son grand frère. Et moi, je savais pas être un grand frère. J’n’en avais jamais été un, jamais un qui console sa petite sœur parce qu’elle a une blessure sur le genou, une dispute avec une amie ou encore une peine de cœur –à savoir que pour cette dernière, le cher jeune homme finira dans un tableau de Poudlard ou de St Mangouste.- J’étais plutôt le genre de frère à empêcher la petite sœur de venir l’embêter avec ses amis, qui lui parlais mal quand elle s’approchait trop ou qui refusait les câlins. Un frère normal, certes… Mais qui ne montrait aucune affection physique pour sa cadette.  Je ferme les yeux. Que devrais-je lui dire ? Lui demander quel était son cauchemar ? Lui dire que ce n’était justement qu’un cauchemar, et qu’elle est avec moi, maintenant, qu’elle ne risque rien. Mais le risque zero n’existe pas, surtout pas avec moi, surtout par envers elle. Plus on redoute quelque chose, plus on a de chance qu’elle se réalise. Et ma plus grande crainte était de faire du mal à Skand’. Je caresse doucement les longs cheveux de ma sœur avant de murmurer après quelques instants « Les cauchemars, c’est qu’une putain de connerie que tu redoutes au plus profond de toi, oublies tout ce qui est en rapport avec cette connerie et tu feras plus aucun cauchemars Crevette. » Crevette. Je l’appelais comme ça, quand on était tous à la maison. Quand elle me faisait chier, ou que je daignais montrer quelques bribes d’affection envers elle, les rares fois où c’était le cas.



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Skandar C. Williams
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MessageSujet: Re: you light up my darkest skies ♠ (les williams) you light up my darkest skies ♠ (les williams) EmptyVen 10 Juil - 18:14



Il passe son bras autour de mes épaules et me fait un bisou sur le front. Je ferme les yeux comme pour mieux apprécier cette sensation rassurante. Il est là. Il ne m'arrivera plus rien. Plus jamais. Maintenant, mon Batman personnel est là pour me protéger des méchants. Il est là pour chasser les ombres qui hantent les placards et les pensées. Il me caresse le bras tout doucement et je me souviens qu'il faisait un peu la même chose lorsqu'il me câlinait quand on était petits. J'ai pas beaucoup de souvenirs de câlins, j'en ai un peu plus des fois où il me demandait de m'en aller, où il refusait de jouer avec moi. Je pleurais pas, en général. Je m'en allais, sans rien dire, mais un peu boudeuse. Je ne comprenais pas pourquoi -pour moi- il était si lunatique. Je ne savais pas prendre en compte le facteur amis et réputation.

Il y a son parfum dans cette pièce. C'est rassurant. C'est apaisant. C'est un peu comme si on était revenus à la maison, quand tout allait bien. Comme si tout le reste n'avait été qu'un rêve. Mais je sais que ce n'est pas vrai. Ca n'empêche pas que je e sens entre les bras de Sean comme à la maison. C'est ça d'avoir un grand frère qui vous protège.
« Les cauchemars, c’est qu’une putain de connerie que tu redoutes au plus profond de toi, oublies tout ce qui est en rapport avec cette connerie et tu feras plus aucun cauchemars Crevette. »

Crevette. Crevette. Ca fait putain de longtemps que je n'ai pas entendu ce nom. Et il me revient, familier, des profondeurs de ma mémoire. Sur tous les tons. Froid, sec, la plupart du temps, mais aussi doux et attendri. C'est vague, c'est lointain, mais je m'en souviens. Il n'y a que Sean qui m'aie appelé comme ça. C'est quelque chose de précieux, l'une des seules choses dont je me souviens qui nous lie désormais. Je passe une main sur mes yeux, les frottant doucement. Oublier. Oublier, c'est dur. Oublier ce qui se rappelle à nous dès qu'on s'ennuie et qu'on regarde sans y penser ses bras. Oublier ce qui nous hante. Je n'y arrive pas. J'ai déjà essayé, mais ça finit toujours par revenir, et au galop en plus. Je sais que je choisis d'avoir peur en choisissant de relier des tas de choses à mon passé, en refusant d'en parler réellement, en refusant de raconter certaines choses, ou même d'aller voir un psy. Mais pour moi tout cela est terminé Il n'y a pas besoin de revenir dessus. Je n'ai pas besoin d'aide.

Bien sûr, mes rêves et mes cauchemars récurrents -quoique ce se soit un peu calmé depuis quelques temps- crient le contraire. Mais je ne veux pas en parler. Je ne veux pas qu'on me regarde avec pitié en se disant que je suis une pauvre petite, une pauvre victime. Je suis peut-être une Poufsouffle et être une vraie machine à câlins et à bisous, j'ai ma fierté. Et je refuse qu'on la piétine.
Sauf que ce n'est pas n'importe qui, qui me tient dans ses bras et me console, un peu maladroitement, mais du mieux qu'il peut, de mon cauchemar. C'est mon, frère. Mon frère qui sait presque tout ce qu'il y a à savoir sur moi. Mon frère dans lequel j'ai une confiance aveugle. Je sais que même s'il devenait un monstre sanguinaire comme dans les comics que je peux lire parfois, il saurait se contrôler à temps pour ne pas me faire de mal. Parce que je lis le regret et la culpabilité dans ses yeux. Souvent. Il pense être un mauvais frère, comme j'ai longtemps pensé être une sale garce, avant de comprendre que, non, en grande majorité, ce n'était pas ma faute et que ce n'étaient que des paroles d'ivrogne.
« Il était en train de m'étrangler. Il m'avait épinglée au mur et il avait des griffes qui lui poussaient, comme s'il était un loup-garou. Sauf que c'en était pas un -le vrai, je veux dire. C'était flippant. Même pendant la scène « normale ». Y avait tous les détails. C'était comme... Comme si il était de nouveau là. Comme si c'était réel. »

Je me mordille la lèvre. Revoilà les bons vieux automatismes pour ne pas pleurer. Je ne pleure pas. Pas pour ça. Plus pour ça du moins. On ne pleure pas parce qu'on est une grande fille et qu'on avait dit que ça ne devait plus rien nous faire. Parce que Sean il aime pas les pleurnichardes. Il ne faut pas pleurer même si les pires moments me reviennent en tête. C'est moi qui choisit de me faire du mal. Je ne dois plus y penser. Je dois penser à Tesla, qui dort pas loin, tranquillement, loin de se douter de ce qu'il se passe à quelques pas d'elle. Je pose un peu mieux ma tête sur le bout d'oreiller, sans rien ajouter d'autre. De toute manière, il n'y a rien à ajouter. Je ne veux pas le faire culpabiliser et je n'ai simplement pas pu retenir ma langue. Ca fait longtemps que je ne me suis pas sentie aussi bien et du coup, mon cerveau a relâché la pression avant que je ne puisse faire quoi que ce soit.
"Et puis d'abord je suis pas une crevette !"
Petit sourire, petite tape donnée avec la force d'une gamine sous-nourrie. Faut donner le change. Laisser croire que ça va mieux. Mentir -à son propre frère c'est mal. Mais il est inutile de le laisser s'inquiéter. Ce ne sera bientôt plus un mensonge. On va dire qu'en fait ce n'était qu'une anticipation de mon état futur.
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Sean A. Williams
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Sean A. Williams
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MessageSujet: Re: you light up my darkest skies ♠ (les williams) you light up my darkest skies ♠ (les williams) EmptyMar 14 Juil - 0:52

Je sens Skand’ se crisper à l’évocation de l’ancien surnom. La nostalgie ? ça faisait beaucoup trop longtemps. Un mouvement de la part de la petite, elle se frotte les yeux. Elle est complètement crevée. Les cauchemars l’a crevé, la peur l’a crevé, l’heure qu’il est, la crève… Elle était silencieuse, elle réfléchissait, réfléchissais à ce que je lui disais de faire, réfléchir à comment oublier. C’était dur, je le savais, surtout pour elle, surtout pour ce dont j’étais pratiquement sûr qu’elle avait rêvé… Elle était déjà assez courageuse pour vivre avec ces marques, gravées dans ses souvenirs d’enfance, les seuls sans doute dont elle se souviendra plus tard, parce que je n’aurais pas été là pour les noyer, comme notre père noyait son chagrin dans l’alcool. Parce que je n’avais pas été là pour empêcher notre géniteur de faire ce qu’il a fait. Parce que je n’étais pas là, tout simplement. Parce que, même quand j’aurais pu revenir, je ne les ai pas rejoins. Parce que j’ai été lâche, et naïf. Et elle était la jeune sorcière la plus courageuse que je connaisse pour ça. Et je l’admirais, je l’admirais comme jamais le paternel ne l’avait fait devant ses exploits d’enfance, les dessins-bâtons qu’elle faisait, son apprentissage de la magie à Poudlard, ses bonnes notes… Il n’aurait même pas été fier de ses résultats d’ASPIC. Je l’admirais devant son bonheur certain, ses envies de câliner tous ceux qu’elle voyait, même les Serpentards les plus salops, sa joie de vivre, tout simplement, alors que sa le premier quart de sa vie a été tout sauf joyeux et heureux.

Mais maintenant c’est fini. Il est mort. Et personne ne le plaint d’avoir eu cet accident inutile, à cause de cette addiction qu’était devenue la sienne.

C’est drôle, quand on y pense. Nous qui n’étions plus proches, nous qui ne nous parlions jamais, nous qui ne faisions que se croiser dans les grands couloirs de Poudlard, nous habitons aujourd’hui dans le même appartement. Moi qui ne disais à personne qu’elle était ma sœur, moi qui n’a jamais exprimé ma fierté de la voir avoir grandit si bien, moi qui ne lui accordais aucune attention, si ce n’est un regard en biais, un sourire en coin, un pouce en l’air subtil et discret pas plus de dix fois, si ce n’est moins, en deux ans, je suis là à la prendre dans mes bras alors qu’elle a fait un cauchemars. Elle qui à été abandonnée par sa famille, elle que j’ai abandonnée, à toujours été prête à pardonnée, à toujours chercher à pardonner, et c’est à peine si le ressenti qu’elle nous en ait un jour voulu est perceptible, et viens aujourd’hui chercher du réconfort dans mes bras qui ne l’avaient pas serrés si forts depuis un peu plus de seize années…

La sorcière me sorti alors de mes pensées en lançant soudainement « Il était en train de m'étrangler. Il m'avait épinglée au mur et il avait des griffes qui lui poussaient, comme s'il était un loup-garou. Sauf que c'en était pas un -le vrai, je veux dire. C'était flippant. Même pendant la scène "normale". Y avait tous les détails. C'était comme... Comme si il était de nouveau là. Comme si c'était réel. »  Je me raidis à la comparaison qu’elle avait faite avec le loup-garou. Elle avait rêvée de notre père, comme un loup-garou, comme moi, qui l’étranglait. Et elle en a eu peur. De notre père, ou de la bête ? Et si elle avait peur de moi ? Et si elle l’apprenait un jour ou l’autre ? Elle l’apprendrait, obligatoirement, c’était impossible d’y échapper toute une vie. Et ce jour là, comment le prendrait-elle ? Je dégluti péniblement avant de me concentrer sur ses paroles. « Comme s’il était de nouveau là »… C’était impossible. Il ne pouvait pas revenir d’entre les morts, cet ivrogne ne pouvait pas, non. Mais si son rêve ne le montrait pas lui ? Et si son rêve me montrait moi, indirectement… ? Sous le visage de notre père, car il n’y a que lui qu’elle connaisse comme tel. Et si au plus profond d’elle elle était au courant de tout ça ? Ou qu’elle avait le don de voyance ? Et que tout ça ne faisait que la prévenir de ce que je pourrais lui faire ? Je ferme les yeux, serre la mâchoire. C’était ça, ma plus grande peur.   « Et puis d'abord je suis pas une crevette ! »  sa petite voix, encore la même que si elle était encore cette petite gamine blonde que j’avais laissé un matin, sans jamais la revoir avant la rentrée de 1973. Je souris avant de lui ébouriffer légèrement les cheveux « Si, et t’es ma p’tite chieuse de crevette. » je tourne finalement la tête, de nouveau sérieux « Il est mort, et tu le sais bien. Il ne reviendra pas, il peut pas, et de toute manières, personne voudra de lui. On le laisserait dehors. Et Tesla lui mordrais les couilles si jamais il pointait sa sale gueule par ici. Je te le promets. » je m’en voulait d’être aussi crû avec Skandar, mais fallait bien, et même si j’étais là pour la réconforter, j’étais aussi là pour dire la vérité. Enfin, en partie. Et cette vérité, nom d’un hippogriffe trempé, elle était tout sauf fausse. « Et cette fois je tiendrais ma promesse… » finis-je par murmurer, comme pour moi-même, sans être vraiment sûre que Skandar l’ait entendu.
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MessageSujet: Re: you light up my darkest skies ♠ (les williams) you light up my darkest skies ♠ (les williams) EmptyMar 14 Juil - 16:33

Il se tend tandis que je lui raconte mon cauchemar. La culpabilité l’assaillirait-il encore ? Ce n'est pas de sa faute s'il s'est fait manipuler par mon père. Ce n'est pas de sa faute, et puis de toute façon, il ne pouvait pas savoir, il ne pouvait pas prévoir ce qui allait se passer une fois parti. Il n'avait que dix ans. Il était encore bien trop petit pour pouvoir penser au pire. A moins qu'il n'aie peur des loups-garous ? Je ne sais pas. Il faudrait que je pense à lui demander quel était son Epouvantard. De la même façon que le Patronus, il pouvait nous en apprendre beaucoup sur quelqu'un. Les lycans ne m'ont jamais fait peur -pas dans les histoires. Je n'en ai jamais rencontré, et encore moins transformés, sinon je ne serais certainement pas là pour en parler-. Si, comme pour tout le monde, les légendes et les histoires qui relataient les péripéties de ces pauvres gens, me collaient des frissons dans le dos, je ne les ai jamais considérés comme une menace directe et potentielle. Pas au point d'en devenir mon Epouvantard. La violence du Lycan s'expliquait et s'excusait. I doit certainement être très dur de se soustraire à l'effet de la pleine Lune. Très dur et très douloureux. Mais l'homme, l'homme humain, lui, n'avait aucune excuse. Et c'est ce qui le rendait plus effrayant encore. Les moldus possédaient de nombreux tueurs en série dans leurs rangs, au moins le double du nombre d'enfermés à Azkaban. Et ceux-là n'étaient pas des loups-garous. Alors je pense qu'il vaut mieux craindre les hommes que les loups.
Il m'ébouriffe les cheveux, les emmêlant certainement plus qu'ils ne le sont déjà.
« Si, et t’es ma p’tite chieuse de crevette. »
Sa. Le possessif me fait toujours sourire. Je suis sa petite sœur. A lui. Je ne suis plus une vague inconnue, un membre de sa famille éloignée à laquelle il sourit de temps à autres, qu'il félicite d'un geste discret avant de se tourner vers de jolies jeunes filles ou des amis riant bruyamment. Je ne suis plus non plus la gamine énervante réclamant assez souvent l'attention de son frère et cherchant des démonstrations affectives comme un pauvre chiot en mal d'amour, et ce depuis un moment. Je suis devenue sa petite sœur. Tout en restant sa petite crevette, toute maigrichonne avec ses cheveux blonds et ses yeux noisette.
« Il est mort, et tu le sais bien. Il ne reviendra pas, il peut pas, et de toute manières, personne voudra de lui. On le laisserait dehors. Et Tesla lui mordrais les couilles si jamais il pointait sa sale gueule par ici. Je te le promets. »
Oui. Oui, je le sais et c'est ce qui rend le rêve plus ridicule encore. C'est ce qui rend la signification du rêve plus insupportable encore. Le traumatisme n'a pas disparu. Il est juste caché sous le tapis, très discrètement. Caché sous les manches longues, les jeans et les collants. Je sais qu'il est mort et qu'il ne peut pas revenir, qu'il ne reviendra pas. Et que jamais, ô grand jamais, Sean ne le laisserait entrer et m'approcher. Il le démonterait certainement et le ré-expédierait illico en Enfer. Il me fait une promesse. Et ce qu'il dit après me fait un peu mal, même si ça ne devrait pas. Il pense certainement que je ne l'ai pas entendu, tellement il prononça la phrase bas. Ce n'était qu'un murmure que j'aurais pu confondre avec un soupir. Mais parfois, il fallait tendre l'oreille pour capter le plus intéressant de l'histoire que l'on nous raconte. La manière dont le conteur l'appréhende. Un commentaire, souvent plein de douleur, de tristesse ou de regret, murmuré pour soi.
Sauf que ce n'est pas n'importe qui. C'est mon grand frère, mon super-héros à moi, qui dit ces quelques mots. Et mon empathie -parfois bien trop grande et trop envahissante- ajoute son grain de sel à l'histoire. Et je ressens sa peine. Je ressens le poids de sa culpabilité. Alors je me serre un peu plus contre lui, comme pour lui prouver que je ne lui en veux plus.

La tête posée contre son torse, je sens les pulsations lentes et régulières du sang dans ses artères contre ma joue. Ce n'est pas désagréable, ni même gênant. En fait, c'est apaisant. Ça me rappelle qu'il y a quelqu'un pour veiller sur moi. Quelqu'un qui est là, quelqu'un qui ne me laissera jamais tomber et qui sera toujours là pour me soutenir dans mes galères, quelles qu'elles soient. Ça me rappelle que tout ça n'est pas un rêve, dû au manque et à la tristesse et que je ne vais pas me réveiller dans un endroit différent, seule et mélancolique de n'avoir jamais renoué le lien avec mon frère. La chaleur que dégage son corps est douce et parfaitement stable. Toutes les conditions sont réunies pour que le sommeil me gagne à nouveau, plus vite qu'il ne l'a jamais fait après un cauchemar. On néglige toujours le potentiel des grands-frères en tant qu'attrape-rêves personnels. Et, sans réellement m'en formaliser, sans m'en rendre compte, l'esprit noyé par les brumes du sommeil qui m'enlèvent peu à peu, je murmure ces quelques mots, loin de me douter du possible effet qu'ils puissent avoir sur l'ex Serpentard.
« Je t'aime, grand frère. »
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MessageSujet: Re: you light up my darkest skies ♠ (les williams) you light up my darkest skies ♠ (les williams) EmptyMer 15 Juil - 1:36

Elle se sert contre moi, après quelques secondes, le temps de comprendre. Elle m’avait entendu. A moins qu’elle ne se sert simplement par envie, mais là, à ce moment précis, après que je lui ai dit que je tiendrais parole cette fois-ci. Drôle de coïncidence. Sa tête repose sur ma poitrine. J’entends son souffle devenir de plus en plus régulier. La crevette autrefois blonde commence à tomber dans les bras doux et Morphée. Tout s’est calmé très vite, sa température avait baissée pour redevenir normale, son poult avait sans doute diminué pour reprendre une allure normale. Elle ne devait plus songer à grand-chose, ses pensées devaient sans doute être confuses et floues. J’aurais pu lui raconter une histoire, pour qu’elle s’endorme, comme je voyais ma mère le faire quand nous habitions encore avec Skandar et mon père, mais je n’en connaissais aucune. C’était comme un trou noir de mon enfance. Dans une période, peu régulière, les souvenirs étaient eux-mêmes flous. J’avais tendance à les changer, au fur et à mesure que je les racontais, les rares fois où j’en racontais quelques uns. Je frotte vivement son bras avant de rattraper vivement la couverture à nos pieds en prononcer, me munissant de ma baguette, un « accio-couverture » , le drap fin vint alors se poser délicatement sur nos deux corps. Je sentis la mâchoire de Skandar bouger, elle ouvrait la bouche, s’appretais à prononcer quelques chose. Ou peut-être que non, fina..   « Je t'aime, grand frère. » je me crispai à l’entente de cette déclaration. Bien sur, je savais qu’elle m’aimait, j’étais son grand frère, c’était… comme normal, malgré tout ce qu’elle avait enduré sans moi. Mais elle ne me l’avait jamais dit, jamais aussi clairement, jamais de cette manière. C’était toujours sous-entendu, dans ses longues phrases de surexcitée, dans ses faits, dans ses gestes. Moi-même, je ne l’avais jamais dit à quelqu’un, personne n’avait jamais eu droit à un je t’aime de ma part, un je t’aime clairement dit, je parle. C’était tellement rare, ces moments. C’était comme si notre complicité était la même qu’alors qu’elle venait de naître. C’était comme si nous étions encore ces deux gamins blonds, l’un faisant glousser la seconde en la chatouillant. Comme si nous étions encore une famille normale, sans avoir eu de père ivrogne ou de mère… lâche. Comme si. Mais en fait, nous l’étions. Nous étions une famille de sorcier normale. Une sœur, un frère, un chien, un chat, un appart’… Les parents, on s’en bat les couilles. Les parents, c’est qu’un accessoire. Les parents comme les nôtres, c’est que des accessoires. On en a pas besoin, ils ne nous ont pas élevés, on s’est élevés nous-mêmes, on est devenus des sorciers grâce à nos efforts, pas grâce à eux, surtout pas grâce à eux. Je sers la mâchoire. Ma gorge est sèche. Je baisse la tête pour regarder ma petite sœur aux yeux clos. Elle dort peut-être ? Dans ce cas, vaux mieux ne pas la réveiller, ne faire aucun bruit… Je ferme les yeux, me tasse un peu plus dans le lit, m’enfonce dans les oreillers… « Je t’aime aussi, crevette. »  je murmure. Un souffle. Un dernier souffle voulu. Je m’endors. Morphée m’emporte, moi aussi, au pays des rêves.
 
La ruelle mal éclairée se trouve devant moi. Je suis à sa place. Enfin, à la mienne. J’avance doucement, à pas de loup. Je la vois, elle, ses longs cheveux châtains et lisses. Elle est comme moi, il y a cinq ans. Perdue. Elle me voit. Elle cherche à mieux me discerner. Je continue d’avancer. J’entre dans la lumière. Ses yeux s’ouvrent grand, une expression d’horreur sur son visage d’enfant. Je m’avance encore, plus vite, de grandes enjambées, je regarde mes pattes, mes griffes. Elles ne sont pas encore souillées de son sang, je ne sens pas encore le goût de son sang. Je relève la tête, elle n’a pas bougée, elle est tétanisée. Je sent un sourire sadique se dessiner sur mes babines, un sourire sadique. Je suis content. J’ai hâte. Je lui saute dessus. Elle n’a pas le temps de crier. Gueule béante, elle se referme sur ses côtes. Ses cuisses. Ses bras. Le goût de son sang se fait sentir sur mes dents. J’aime ça. J’aime son sang. Je croise son regard, vitreux. Elle a la bouche ouverte. Elle baigne dans son propre sang. Et je suis là, sur elle, la bouffant à moitié. Je me sens redevenir humain. Et pour une fois, je ne souffre pas. Je ne ressens rien. Juste un immense plaisir. Je regarde mes mains, couvertes de son sang. Un sourire satisfait se dessine sur mes lèvres tâchées de sang. Skandar.
 
Je me relève en sursaut, en sueur. Mon poult bat comme jamais il n’a pu battre. Je respire bruyamment. J’ai rêvé. De Skandar. J’ai rêvé que je tuais Skandar. J’ai rêvé que je tuais ma petite sœur. Pas que je la transformais, non, que je la tuais ! Et j’ai aimé ça. Dans mon rêve, j’ai aimé ça, j’étais content, j’aimais le goût de son sang. Je déglutis péniblement. Comme une impression de sentir encore le goût de son sang… Je tourne vivement la tête vers là où était Skand. Vers là où est Skand. Elle me regarde, les yeux ronds.
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MessageSujet: Re: you light up my darkest skies ♠ (les williams) you light up my darkest skies ♠ (les williams) EmptyJeu 16 Juil - 12:23

Je suis doucement emportée par une vague de sommeil, qui m'entraîne plus loin, encore plus loin, me plongeant dans un monde intermédiaire, où mes sens sont partiellement occultés, comme ma vue, mon toucher et mon odorat. Aussi, des morceaux d'imaginaire se mêlent à ce que je pense se passer. Et puis je finis par sombrer, pleinement et complètement, entre les bras de Morphée, rassurée par quelques sonorités dont je n'ai pas compris le sens, bien trop loin pour cela.
Mon sommeil est calme et paisible bien que mes rêves soient parasités de licornes, d'arc-en-ciel et de McGonagall changées en poulet. Il ne faut pas faire attention. Je suis certainement bien trop fatiguée par ce qu'il s'est passé depuis que je suis allée me coucher hier soir et mon cerveau me le fait comprendre. Trop tendue aussi, alors il cherche à me booster aux endorphines, en invitant des images symbolisant le bonheur, la joie et toutes les autres choses sorties tout droit du monde des Bisounours. C'est un rêve étrange mais apaisant, et je ne pense pas m'en souvenir au réveil. J'aurais pu rester toute la nuit comme cela si je n'avais pas senti un pic de chaleur tout autour de moi, et quelque chose palpiter furieusement contre ma joue, ainsi que des mots et des grognements presque animaux. Tout cela m'inquiète et me fait basculer du rêve à la réalité. J'ai à peine le temps d'ouvrir un œil qu'un sursaut agite mon frère, me faisant bouger. Sa respiration, qui s'était certainement coupée pendant qu'il a sursauté, reprend son cours avec bruit. Ses pupilles sont étrécies par la terreur. J'espère sincèrement qu'il ne fait pas une crise de panique. En tout cas, il est dans un sale état, certainement à cause d'un cauchemar. Les rôles sont échangés cette fois.

Je passe mes bras autour de lui et je lui caresse doucement les cheveux, comme le faisait maman quand on vivait tous ensemble. Je m'en souviens un peu. Ou du moins c'est ce qu'elle faisait avec moi, quand je rêvais de fantômes et de super vilains qui voulaient entrer dans ma chambre. Je me force à respirer calmement, pour qu'il puisse en faire de même, par mimétisme. Je sais que c'est important. La respiration, c'est 90% du travail, lorsqu'il est question de se calmer. Ça entraîne un ralentissement du pouls. Il y aussi des choses positives à toujours avoir une oreille qui traîne, même lors des conversations des Serdaigles.
« Chut... Calme-toi, c'est fini. Il ne va plus rien t'arriver. »
Je laisse mon frère se calmer, toujours un peu effrayée quant à sa réaction. Je ne l'ai jamais vu dans un tel état. Je pensais pas qu'il faisait des cauchemars aussi violents. Je pensais qu'il dormait du sommeil du juste. Je ne 'ai jamais entendu hurler dans son sommeil, depuis que je suis arrivée ici -c'est à dire pas très longtemps, mais suffisamment pour pouvoir remarquer les habitudes de chacun dans la maison. J'ai moi-même pris les miennes d'ailleurs-
« Raconte-moi ce que tu as vu. »
Pas pour trouver une signification, non. Pour se rendre compte d'à quel point tout ça n'était pas réaliste, que ça ne pourra jamais arriver, que c'était tout à fait ridicule. Je profite un peu du câlin aussi, pour me rassurer. De toute façon, mon frère il est trop fort et il saura maîtriser sa peur. Je lui caresse doucement l'épaule. Jamais. Jamais je ne l'ai vu dans un état pareil. On aurait dit un biche prise dans les phares d'une voiture. C'est exactement ça. Il aurait presque pu avoir des réflexes violents.

Je ne vais pas me rendormir tant qu'il n'ira pas mieux. Mais je ne pense pas que ce soit très grave. Il a certainement fait un cauchemar, qui, dans l'immédiat, a alerté ses signaux intérieurs, mais rien de très alarmant. Ça arrive souvent et à pas mal de gens. Et quand il va raconter, il va se détendre et me regarder avec un sourire et me dire que, oui, c'est tout à fait ridicule d'avoir eu peur de ça. Mais je reste néanmoins inquiète. Il n'aime pas se montrer faible. Jamais il ne serait resté dans mes bras. Il aurait certainement fait comme quand on était petits et qu'il se libérait de chacune de mes étreintes avec un petit bruit agacé et un regard noir. Ou il m'aurait demandé de l'attendre là et serait allé se calmer dans une autre pièce. Et j'ai beau chercher, je ne vois rien qu'il aie pu connaître qui pourrait être assez effrayant pour le mettre dans un état pareil. Pas que je connaisse sa vie sur le bout des doigts -après tout, on est resté treize ans sans se parler et sans même chercher à savoir ce qu'il s'était passé dans la vie de l'autre, mais il m'a quand même raconté pas mal de choses, et je ne vois pas ce qu'il pourrait me cacher de si grave... Moi, le plus grave, je le lui ai dit une fois que j'ai compris que je pouvais avoir pleinement confiance en lui. Et il peut avoir confiance en lui, je ne fuirai pas, et je ne le jugerai pas non plus.
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MessageSujet: Re: you light up my darkest skies ♠ (les williams) you light up my darkest skies ♠ (les williams) EmptyJeu 16 Juil - 23:14

Je sens les doigts fins de Skandar de glisser dans mes cheveux. Je ressens la même sensation que lorsque c’était notre mère, qui nous consolait d’un mauvais rêve. Ou qu’elle nous faisait simplement des câlins, le soir, devant la cheminée, quand on jouait à des jeux. Mais non. C’était pas notre mère, c’était Skandar, qui jouait le rôle de maman, à la perfection. Et j’aime pas ça, non, j’aime pas ça, parce que ça veut dire qu’elle est grande maintenant. Ça veut dire que c’est plus la petite fille que je dois protéger. Ça veut dire qu’elle est une adulte, mais pour moi, elle n’a jamais été une enfant. Je ne l’ai jamais connue comme une enfant, ou comme une adolescente. C’est passé de bébé à adulte. Elle m’aide à mieux respirer, à me calmer. Mon poult descend, reprend une allure normale… ma respiration n’est plus haletante, j’arrive à mieux respirer. Elle me murmure de me calmer, comme l’aurait fait maman, comme papa ne l’a jamais fait pour Skandar. Qui lui a appris à être comme ça ? C’est sûrement pas maman. C’est pas le paternel non plus. En matière d’exemple, il a jamais été là… Elle a peut-être appris seule. De toutes manières, c’est ce qu’elle fait depuis déjà plus de dix ans. Je croise le regard de Skandar. Elle est choquée. Choquée de me voir comme ça ? Et pourtant, elle est là, elle est là pour me calmer. Je n’aime pas être vulnérable. Paraître vulnérable pour la seconde Williams. Je l’ai déjà été dans le passé, je ne veux pas refaire la même erreur. Je me force à me calmer. J’oublie. J’essaye. Mais je la vois toujours, étendue. Et je vois toujours, mon sourire, satisfait. Et je sens toujours le goût de son sang dans ma bouche. « Raconte-moi ce que tu as vu. » je déglutis péniblement. Lui raconter ? Je réfléchis à ce qu’il venait de ce passé. Je revois la scène. De A à Z. Les battements de mon coeur ré-accélèrent. Ma respiration recommence à être irrégulière et bruyante. Pourquoi ça me fait cet effet ? Je serre les mâchoires. Je ferme les yeux. Mais je ne peux rien voir d’autre que Skandar étendue dans son propre sang. Rien d’autre que mes mains ensanglantées. Rien d’autre que de sentir sur mon visage un sourire apparaître. Rien d’autre. « Je… tu…. Là… t’étais là… Et moi… j’étais à sa place… y’a cinq ans… et toi, comme moi… Ton sang…. Et moi… je souriais… Toi… t’es morte… y’a cinq ans… il m’avait juste… mordu. » Je sers les poings. En parler. C’est dur. Pas la morsure, non. Parler du rêve. Je revois les images. Comme des clichés. J’ai toujours fait des cauchemars de la morsure. Jamais de Skandar, et moi qui… Jamais. C’est la première fois, depuis qu’elle est à la maison que je refais un cauchemar. Et je la vois elle. Et si jamais ça arrivait vraiment ? Si jamais un jour de pleine lune j’oubliais de prendre la potion tue loup ? Et que je retournais sur les lieux de ma morsure, pour X ou Y raison ? Et qu’il y avait Skandar ? J’ai jamais appris à me contrôler lors des pleines lunes. Je réussirais pas à l’éviter. J’ai toujours utilisé la potion. Je suis jamais devenu un loup enragé qui voulaient tuer tout ce qui bougeait. Jamais. Je voulais prendre aucun risque. C’était trop risqué. Je regarde Skand’ qui ne semble pas comprendre. Elle… Et merde. J’ai évoqué ma morsure. Sans m’en rendre compte. Et putain de merde fallait que ce soit ce soir que je devienne une saloperie de boulet de Williams. Fallait que ce soit ce soir, le soir où elle a rêvée que son géniteur était un loup-garou qu’elle apprenne que j’en étais un moi aussi. Je serre une fois de plus la machoire avant de lancer « Mais c’est rien. C’était qu’un rêve. C’est pas réel. T’inquiètes pas. » Je la regarde avant d’ajouter en mentant tant bien que mal « Y’a cinq ans aussi. Je veux dire, c’était euh aussi un rêve… » Je lui souris avant de sortir du lit, me dirigeant vers la porte de la chambre pour aller dans la salle de bain. J’ouvre le robinet, m’appuie sur l’évier en suspension, regarde dans le miroir. La sueur perlait encore sur mon front, les cernes étaient encore plus marquées, mes cheveux étaient en bataille, comme si je m’étais battu avec mon oreiller… et toujours ce goût de sang. Je me baisse pour jeter de l’eau sur le visage avant d’en boire un peu et de me rincer la bouche, cherchant à enlever le goût du sang.
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MessageSujet: Re: you light up my darkest skies ♠ (les williams) you light up my darkest skies ♠ (les williams) EmptyLun 20 Juil - 21:13

Il commençait tout juste à se calmer. Son cœur commençait tout juste à redescendre, sa respiration reprendre un rythme normal, moins saccadé, moins bruyant et un peu moins effrayant pour moi. Mais là, tout d'un coup, c'est remonté en flèche. Comme si tout ce qu'il avait pu voir avait défilé devant ses yeux. Comme s'il se souvenait, de tout, dans les détails, et comme si ça lui paraissait plausible, sans aucun anachronisme, sans aucun détail qui aurait pu lui prouver que ce n'était pas arrivé, ou que ça n'arrivera pas. Et les mots sortent en cascade de sa bouche, trop vite pour son cerveau trop occupé à gérer les signaux de détresse physique. Il ne prend pas le temps de les analyser, il ne prend pas le temps de faire des phrases construites. Il est en pleine détresse pour pouvoir y parvenir de toute manière.
« Je… tu…. Là… t’étais là… Et moi… j’étais à sa place… y’a cinq ans… et toi, comme moi… Ton sang…. Et moi… je souriais… Toi… t’es morte… y’a cinq ans… il m’avait juste… mordu. »
Dans cette phrase, il y a lui, il y a moi, mais il y a aussi cette troisième personne à laquelle il fait référence, comme une personne qu'il a rencontré dans le passé et qui lui rappelle des points communs avec le rêve. Elle ne semble pas avoir fait partie de son cauchemar. Et je repère les mots clés, malgré moi. Du sang. Morte. Jusque là on pourrait penser qu'il m'a simplement tuée dans mon rêve, peut-être de la même façon que mon père aurait pu le faire. Mais je sais que ce n'est pas ça. Parce qu'il y a ce « mordu ». Et il y a ce « il y a cinq ans ». Alors j'essaie de faire une phrase avec cela. J'essaie de faire une phrase pour comprendre ce qui le terrorise à ce point, outre le simple fait qu'il m'a tué dans son rêve et qu'il avait l'air d'y prendre plaisir.
« Calme toi. Tu veux dire que tu étais à la place de cet homme, il y a cinq ans, et moi à la tienne. Et que tu m'as tuée et que tu y as pris plaisir. Sauf que cet homme, il y a cinq ans s'est contenté de... Te mordre ? »
Mon cerveau carbure à toute allure, recoupant les souvenirs des cours de Poudlard, et puis de souvenirs plus récents. Parce que il y a quelque chose d'anormal. Mon frère me cache quelque chose. Mon frère ne me dit pas tout et ça m'inquiète. Parce que je ne vois pas pour quelle raison il pourrait avoir aussi peur. Peur de me faire confiance pour me le dire.
Quand je suis arrivée, il faut savoir que j'ai fait tomber une potion de l'étagère près de l'entrée. J'ai oublié ce détail, mais maintenant, il me paraît si important. Elle a chuté. L'odeur me disait vaguement quelque chose, mais dans la famille, il y a le gène des nuls-en-potions qui court. Ainsi, je ne suis pas plus douée que mon frère et je ne l'ai pas reconnue. Mais l'empressement qu'il a mis à me laisser croire que ce n'était rien, l'habile détournement de sujet en me proposant de la bouffe une fois que j'ai eu posé ma grosse malle de Poudlard dans ma nouvelle chambre, et le fait qu'il aie fermé la cuisine auraient dû m'alerter. Or, et je ne sais pas par quel miracle, ça n'a pas été le cas. Cette histoire m'a travaillé quelques heures, et puis, trop heureuse de vivre avec mon frère, je l'ai oubliée. Maintenant. Maintenant que j'ai une autre partie du puzzle, je me souviens de l'odeur. Je me souviens aussi de la légère couleur par terre, avant que je jette un sort de nettoyage. La potion Tue-Loup.
« Mais c’est rien. C’était qu’un rêve. C’est pas réel. T’inquiètes pas.  Y’a cinq ans aussi. Je veux dire, c’était euh aussi un rêve… »
Il me sourit. Mais même si je ne l'ai pas vu pendant un long moment, c'est mon frère. Et je le connais. Je le connais par cœur. J'ai lu une fois, dans un roman, l'histoire d'un type qui détectait les mensonges. Mais moi j'en ai pas besoin. Il est bien connu que Sean est un mauvais menteur. Ses yeux le trahissent toujours. Ses pupilles sont toujours aussi étrécies. Et il ne me regarde pas tout à fait dans les yeux. Il se lève et va se passer de l'eau sur le visage et boire un peu dans la salle de bains, attenante à sa chambre. Je sais qu'il ne va pas bien. Je sais qu'il a toujours peur, et maintenant, je sais même pourquoi et de quoi. Je fronce les sourcils et me lève, restant assise au bord du lit.
« Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? »
Je sais qu'il ne va pas comprendre. Ou qu'il va faire semblant de ne pas comprendre, parce qu'il préfère se mentir à lui-même. Parce qu'il préfère croire que je ne suis pas au courant de son secret. Et cette fois-ci, ce n'est pas en écoutant les rumeurs. Ce n'est pas en écoutant les confidences de quelqu'un. Et soudainement, je m'emporte. J'oublie toute existence d'un filtre entre mon cerveau et ma bouche et je dis tout ce qui me passe à l'esprit. Et ma voix grimpe dans les décibels, et puis dans les octaves aussi. Et le tout à une vitesse assez phénoménale. Parce que j'ai beaucoup de choses à dire et qu'elles s'entrechoquent dans ma tête et dans ma bouche. C'est presque si je ne me mets pas de nouveau à bégayer. Ma tirade est un bric-à-brac de pensées, plus ou moins cohérentes, qui ne s'enchaînent pas dans un ordre de réflexion logique.

« Tu comptais me le dire quand ? Quand je me retrouverai face à toi, transformé parce que tu auras oublié de boire ta potion ? Tu pensais sérieusement que me laisser dans l'ignorance me protégerai ? Tout ce qui aurait pu arriver, ça aurait été que tu me blesses ou que je t'attaque. Quoique non. Tu ne me blesserai pas, j'en suis sûre. Par contre, moi, moi je pourrais paniquer et t'envoyer un sortilège que je regretterai presque immédiatement. Tu ne me fais donc pas confiance à ce point ? Tu penses sérieusement que je serais capable de révéler ça à tout le monde sans le faire exprès ? A moins que tu  me considères toujours comme une gamine. J'ai grandi Sean. Je suis capable d'entendre plus de choses que tu ne le penses. Je ne suis plus la gamine de quatre ans que maman et toi vous avez abandonné derrière vous sans chercher comprendre si telle était bien ma décision. Sans chercher à savoir, une seule et unique fois, si j'allais bien. »
Je suis en colère. En colère parce qu'il ne m'a pas fait assez confiance pour tout me dire. Moi, moi, je lui ai tout raconté, dans les moindres détails, sans omettre la moindre chose. Il en sait plus que maman, et pourtant, je ne le connais réellement depuis qu'un an -même moins. Je pensais que la confiance que je lui accordais était réciproque. Mais au final je ne sais pas tellement de choses de lui. Je m'en rends compte à présent. Il a passé pas mal de choses sous silence. Je me sens trahie, trompée, humiliée, et le tout par mon propre frère. Celui là même que je ne peux pas m'empêcher d'aimer de tout mon cœur malgré tout. Parce que je ne doute pas qu'il n'est pas facile d'être un lycanthrope. Qu'il n'est pas facile de gérer les pleines lunes, sans pouvoir en parler à quiconque, en se retrouvant amorphe dans son propre lit.
Je me lève et vais dans la cuisine. Le chat m'adresse un regard méprisant, tandis que la chienne vient me voir. J'ai certainement parlé un peu fort et j'ai dû la réveiller. Elle frotte doucement son museau contre ma jambe et je me baisse pour lui offrir quelques caresses. Non. Non, je ne peux pas détester Sean. Mais lui en vouloir, si. Parce que je ne suis plus naïve, et qu'il sait très bien que je m'en serais rendue compte un jour.
« Et surtout, surtout, tu aurais pu t'abstenir de me mentir. Je suis pas maman. Je suis pas dupe. »

Je bois mon verre d'eau à petites gorgées, assise sur le carrelage un peu froid de la cuisine. S'asseoir par terre, ça, ça fait partie de mes vieux réflexes. Il faut se calmer. Il faut se calmer, parce que je ne veux pas que Sean s'énerve aussi. Parce que je n'ai pas envie qu'il crie. Tesla pose son museau sur mes jambes, étendues devant moi. Je plonge mes doigts dans ses longs poils, doux. C'est le parfum de la maison, de ma maison, tout autour de moi. Notre maison qui veille sur nous. Et maintenant je me sens coupable de lui avoir reproché quelque chose qui n'avait rien à voir avec sa lycanthropie. Je m'en veux d'avoir digressé. Mais ma colère s'est enfin libérée de la boîte dans laquelle je la  gardais contenue, sous ma compassion sans limite et mon amour pour mon frère. Je leur ai pardonné, mais parfois, parfois, ça revient. Et je ne peux rien faire contre.
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Sean A. Williams
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MessageSujet: Re: you light up my darkest skies ♠ (les williams) you light up my darkest skies ♠ (les williams) EmptyDim 2 Aoû - 17:22

Elle reparle du rêve, elle réunit les éléments que j’ai dis elle essaye de comprendre. Pourquoi j’avais parlé de ça ? Pourquoi j’avais perdu mes moyens ? Pourquoi j’avais été si stressé de ce rêve ? Pourquoi c’était apparut ce soir, ce soir où elle-même avait fait un cauchemar et où je l’avais rassuré comme je pouvais ? J’entends le lit grincer, ça veut dire qu’elle se lève, ou qu’elle fait quelque chose sur le lit, et connaissant Skand, c’est qu’elle se lève. Elle me demande la raison pour laquelle je ne lui ai rien dit. J’aurais dû m’en douter, elle l’avait deviné, en tout cas, à cause de ce soir, elle l’avait deviné. Et moi je répond toujours pas, je reste là, à me regarder dans le miroir, à comprendre le pourquoi du comment. Mais elle me tire de ses pensées, j’entends sa voix fluette commencer à partir dans toutes sortes de tons, des tons de surprise, de colère, elle s’énerve, elle essaye de comprendre, elle veut savoir pourquoi je lui ai menti, pourquoi je ne lui ai pas fait confiance. Mais c’est tout sauf une histoire de confiance, c’est une question de sécurité, de protection… « Tu comptais me le dire quand ? Quand je me retrouverai face à toi, transformé parce que tu auras oublié de boire ta potion ? Tu pensais sérieusement que me laisser dans l'ignorance me protégerai ? Tout ce qui aurait pu arriver, ça aurait été que tu me blesses ou que je t'attaque. Quoique non. Tu ne me blesserai pas, j'en suis sûre. Par contre, moi, moi je pourrais paniquer et t'envoyer un sortilège que je regretterai presque immédiatement. Tu ne me fais donc pas confiance à ce point ? Tu penses sérieusement que je serais capable de révéler ça à tout le monde sans le faire exprès ? A moins que tu  me considères toujours comme une gamine. J'ai grandi Sean. Je suis capable d'entendre plus de choses que tu ne le penses. Je ne suis plus la gamine de quatre ans que maman et toi vous avez abandonné derrière vous sans chercher comprendre si telle était bien ma décision. Sans chercher à savoir, une seule et unique fois, si j'allais bien. » J’ai l’impression que mon cœur s’arrête, que tous mes organes cessent de fonctionner, comme si j’avais reçu une décharge électrique en pleins cœur, un Avada Kedavra souhaité, plus que tout… Non. Non, ce n’était pas le sortilège de mort immédiate, non. C’était plus comme un Endoloris, lancé de plein fouet, lancé par quelqu’un qui veut plus que tout ma souffrance, qui veut que je meurt, sans passer pas le sortilège de mort, qui veut que je meurt dans d’atroces souffrances, que j’agonise, que je me torture l’esprit comme le corp… C’était ce qu’elle venait de me lancer, sous l’effet de la colère. Mais, si elle l’avait dit, c’était qu’elle l’avait dans son esprit, que ce soit caché ou bien visible par elle dans sa tête, elle l’avait pensé, elle l’avait dit, elle pensait que c’était vrai, que je l’avais abandonné. Mais j’étais trop jeune, je ne comprenais rien, j’avais tenté d’avoir de ses nouvelles, mais papa interceptait le téléphone, elle n’avait donc jamais reçu mes appels ? Mes hiboux ? Oui, j’ai abandonné, mais tout le monde aurait abandonné, sauf elle, elle, elle était courageuse, elle n’aurait pas pu abandonner. Je l’entends bouger, marcher, à petits pas, mas je l’entends à cause du plancher qui grince un peu. Elle ne vient pas, non, je l’ai beaucoup trop déçue pour qu’elle vienne me voir, pour qu’elle me serre dans ses bras, elle ne doit sûrement pas le voir à l’heure qu’il est, et je vais morfler, je le sais, pendant les prochains jours. Je connais assez ma sœur pour ça, vue tout ce qu’elle a pu me raconter sur sa vie à Poudlard… « Et surtout, surtout, tu aurais pu t'abstenir de me mentir. Je suis pas maman. Je suis pas dupe. » sa voix résonne un peu, elle était dans la cuisine, maintenant je le savais. Lui mentir, je ne lui avais jamais menti, je lui avais juste caché des choses… sauf ce soir, cette nuit, oui, je lui avais menti, parce que ce que j’avais cherché à cacher était sur le point d’être découvert. Je ferme le robinet, et j’attends. Qu’allait-il se passer, maintenant ? Qu’est-ce que je devais faire, encore ? Je ne savais pas comment réagir à une situation comme celle-là, moi. C’était juste impossible. Je me retourne et me contente de sortir de la salle de bain. J’hésite. Dans la cuisine ou dans la chambre ? Je n’entendais plus Skand depuis tout à l’heure. Si ça se trouve, elle avait transplané. Elle avait dû passer son épreuve, depuis le temps, et j’étais sûr qu’elle l’avait eu haut la main… Et puis merde, si ça se trouve, elle pouvait très bien être dans la cuisine, à faire je ne sais quoi mais ne pas avoir transplané. Et c’était peut-être le moment qu’on s’explique, calmement, en tout cas, qu’on essaye. Je me dirige alors vers la cuisine, et m’appui contre le cadre de la porte. Skandar est là, assise par terre, la tête de Tesla sur ses jambes allongées sur le carrelage qui peut sembler être froid… « Je voulais pas te mentir. »  malgré moi, ma voix est froide. Il y a toujours cette décharge, qui est moins forte, mais toujours un peu, de ce qu’elle m’a lancé tout à l’heure. Je déglutis lentement avant de reprendre d’un ton plus doux, plus posé, la voix basse, presque un murmure « Je t’ai caché… ça, parce que… j’avais peur que si tu l’apprenais, tu ne veuilles même plus revenir, tu ne veuilles plus me parler, plus m’envoyer de hiboux pour le peu qu’on s’envoyait, plus me voir. Et aussi parce que je voulais te protéger. Si tu ne t’étais pas éloigné de moi, Skandar, je sais, je te connais, tu aurais tenté de m’aider. Comme tu l’as dit, il… il se pourrait qu’un jour j’oublie la potion. Si tu n’avais pas été au courant, je t’aurais demandé de partir pour la nuit, que j’avais des invités… alors que si tu l’avais su, tu serais restée. Je te connais, un peu, tout de même… »  je ne m’imaginais pas dire grand-chose de plus. Je ne savais même pas quoi dire de plus. Je n’avais même pas osé parler de ce qu’elle avait dit par apport à son sentiment d’abandon par apport à notre départ, à maman et moi. J’espérais juste qu’elle ait accepté de daigner m’écouter. Je l’avais regardé dans les yeux, du moins, essayé, mais elle avait évité mon regard tout le long. Skandar m’en voulait, et je ne pouvais pas le lui reprocher.
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Skandar C. Williams
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inter spem et metum
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MessageSujet: Re: you light up my darkest skies ♠ (les williams) you light up my darkest skies ♠ (les williams) EmptyLun 17 Aoû - 21:29

« Je t’ai caché… ça, parce que… j’avais peur que si tu l’apprenais, tu ne veuilles même plus revenir, tu ne veuilles plus me parler, plus m’envoyer de hiboux pour le peu qu’on s’envoyait, plus me voir. Et aussi parce que je voulais te protéger. Si tu ne t’étais pas éloigné de moi, Skandar, je sais, je te connais, tu aurais tenté de m’aider. Comme tu l’as dit, il… il se pourrait qu’un jour j’oublie la potion. Si tu n’avais pas été au courant, je t’aurais demandé de partir pour la nuit, que j’avais des invités… alors que si tu l’avais su, tu serais restée. Je te connais, un peu, tout de même… » Il me parle. Bien sûr que je l'écoute. Bien sûr que j'écoute ce qu'il peut me dire, parce que c'est mon frère, parce que je veux des réponses, parce que je veux savoir. Parce que je suis en droit de savoir. Mais ce ton froid avec lequel il a débuté sa tirade me dissuade complètement de le regarder. Je garde mon regard braqué sur le placard du meuble de la cuisine, en face de moi. Je ne veux pas croiser son regard. Parce qu'il a les yeux de papa, parce que j'ai peur de ce que je pourrais y voir. Alors je me contente d'écouter, déglutissant de façon régulière, par automatisme. Je ne fais pas un bruit. Ma main dans la fourrure de Tesla a arrêté de bouger depuis qu'il parle. Je ne fais plus un geste, de peur d'attiser sa colère. Mais c'est Sean. C'est Sean et son ton a changé. C'est mon frère et il ne me fera rien. Parce qu'il m'aime. Parce qu'il m'aime et c'est parce qu'il m'aime aussi qu'il a voulu ne rien me dire. Pour m'empêcher de chercher à l'aider, de le sauver, de lui porter secours à chaque pleine lune. Je me passe une main sur le visage. Il me « connaît un peu tout de même ». Putain, ça fait mal. Et c'est pas lui qui me fait mal, pas directement. C'est pas fait pour. Oui. Il me connaît. Il me connaît parce qu'il m'aime. Parce que c'est mon frère et que ça n'a jamais été une question de confiance. Mais de peur. De peur et d'inquiétude. Il ne voulait pas me perdre. Je ne sais franchement pas quoi penser de tout ça. Je cherche une solution. Pour mettre fin à tous ces secrets, tous ces malentendus. « Alors il y a une solution. (je ne le regarde toujours pas). A la prochaine pleine lune. Tu me mordras. Alors oui ce ne sera pas facile. Ni pour toi. Ni pour moi. Mais est-ce que quelque chose dans notre vie a déjà été facile ? Non. Mords-moi. Y aura plus de soucis. On pourra, non, on devra s'entraider. Y a peut-être le mot garou de dans, mais nous serions des loups. Et les loups vivent en meute. Et la meute, elle se protège, elle s'aide, elle se soigne lorsqu'elle est attaquée. C'est pas ce qu'on faisait déjà ? Tu n'aurais plus peur pour moi. Ou du moins pas de la même façon. »
Je sais qu'il va refuser. Au plus profond, je sais qu'il va me regarder, horrifié que je puisse penser une chose pareille. Moi aussi je le connais. Et je ne doute pas une seule seconde qu'il se voit comme un monstre. Qu'il pense qu'il est une horreur, qu'il déteste cette part là de lui-même parce qu'elle est imprévisible, parce qu'elle le force à prendre des responsabilités dont il n'aurait peut-être pas voulu. A être plus mature. D'un coup. Et je me doute bien que c'est loin d'être facile d'être un lycanthrope. Je ne l'ai pas prétendu une seule seconde. Au contraire. Mais je ne veux plus qu'il me cache des choses de ce type, pour le simple fait de le protéger. Moi aussi j'aime mon frère. Et justement. Peut-être que s'il m'avait simplement expliqué qu'il ne voulait pas me perdre, j'aurais fait en sorte de ne pas l'aider, de ne pas l'effrayer.
Je ne l'avais jamais vu comme ça, mais au fond, mon frère est un peu comme un animal blessé. Sur certains points. Et c'est là que je réalise. Que je réalise que il a été blessé, et que maintenant, il l'est de nouveau. Il l'a été quand il a su tout ce qui m'est arrivé. Et j'ai rouvert la plaie en disant qu'ils m'avaient abandonné. Stupide, stupide, stupide petite Poufsoufle inexpérimentée. Petite idiote inopportune et inintéressante. Faire du mal à son propre frère. Lui dire des insanités. Je suis la pire des enfants, la pire des garces. Je me passe une main dans les cheveux et je me lève. Je sors le beurre du frigo, sans rien dire d'autre. Le chocolat à cuisiner. Le sucre blanc. Le sucre roux. Le sucre vanillé. Les œufs. Et je commence à préparer une pâte à cookies. A une heure complètement indécente. Mais tant pis. Si ça peut me détendre alors tant mieux. Je ne l'ai toujours pas regardé. Je ne veux rien voir de ses yeux. Les yeux c'est trop sincère et je ne suis pas en mesure d'appréhender ce que je pourrais y voir. « Je suis désolée. J'aurais jamais dû te dire ça. Après tout ce que... Après ce que maman a fait pour moi. Après ce que tu as fait pour moi. Je... »
Je sais pas quoi dire. Moi, la fille la plus bavarde qu'il soit, je ne sais absolument pas quoi dire, parce qu'il y a des larmes qui entravent ma gorge et que je ne sais pas quoi dire ou comment le dire. Tout est bloqué. Parce que je retiens tout. Parce que pleurer ne sert à rien et n'a jamais été utile. Je resserre ma prise sur mon couteau et je hache le chocolat avec plus de force. Je m'en rends à peine compte. Tous mes muscles sont tendus, comme un élastique prêt à claquer. Et plus je retiens ce mouvement inévitable, plus il sera puissant et douloureux lorsque je me relâcherai.
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