Il avait toujours vécu dans le luxe, depuis son plus jeune âge. Entre son père, ministre de la Justice du gouvernement écossais, ayant également exercé la profession de Juge à laquelle il retournera dès son mandat terminé, et sa mère qui était à la tête d'une entreprise luxuriante dans le domaine de la bijouterie, Alistair était né avec une cuillère d'argent dans la bouche.
Pourtant, il n'avait pas été aussi gâté qu'on pourrait le penser. Certes, il avait toujours les plus beaux habits, les plus chères possessions, mais il devait mériter chacun de ses jouets, chacun de ses privilèges, par un travail acharné et un comportement irréprochable. Il n'était pas concevable que le Ministre de la Justice, Elliot Marsan, puisse avoir honte de son fils... Il avait une image à préserver.
Les journées du petit Alistair étaient réglées à la minute, entre ses cours particuliers auprès de tuteurs renommés, ses leçons de solfège, son apprentissage des bonnes manières et du comportement à adopter aussi bien auprès de la haute société que des prolétaires... Il n'y avait pas beaucoup de place pour l'amusement et Alistair savourait chaque temps de repos qui lui était accordé.
D'autres que lui auraient probablement craqué. Par ailleurs, il arrivait régulièrement au petit garçon d'éclater brusquement en sanglots ou d'envoyer valser ses leçons, quitte à être puni pour son attitude. Mais Alistair avait un fort caractère. Il était solide. Et il avait pour modèle son père, auquel il souhaitait ressembler à tous points, l'égaler, peut-être le surpasser, un jour.
Son approbation était tout ce qui comptait pour lui, plus encore que celle de sa mère, malgré le fait qu'elle était plus encline à lui montrer de l'affection et à lui accorder le droit d'être un enfant. Il était fier de l'imiter, de l'accompagner dans certains de ses déplacements, de montrer au monde entier qu'il était le digne fils de son père.
La vie d'Alistair était entièrement tracée, du début à la fin, très similaire à l'existence de son père. Pourtant, un événement allait bouleverser cette ligne du temps et le conduire vers une toute autre destinée...
Quelque part, Alistair avait toujours su qu'il était différent, qu'il n'était pas un petit garçon banal. Pas simplement à cause de sa richesse, de son intelligence ou quoi que ce soit d'aussi "normal", mais en raison d'une sorte de don qu'il s'était efforcé de dissimuler, par crainte du jugement de son père.
Lorsqu'il s'énervait, lorsqu'il était triste, lorsqu'il avait peur, des choses étranges se produisaient. Des objets se déplaçaient, des choses se brisaient, d'autres se réparaient, sans même qu'il ne les touche. Et, il le sentait, tout cela venait de lui...
Ce n'était pas quelque chose qu'il contrôlait. Cela arrivait, voilà tout. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était garder la maîtrise de ses émotions et espérer que personne ne se rende compte de quoi que ce soit.
Il lui avait fallu attendre l'anniversaire de ses onze ans pour que son don trouve un sens, une explication. Une lettre qu'ils avaient pris pour un canular, puis l'arrivée d'un étrange personnage, qui lui avait révélé qu'il était un sorcier et qu'il était invité à faire ses études au Collège Poudlard...
Alistair eut beaucoup de mal à accepter cette idée. Il était supposé rentrer dans un collège prestigieux, suivre les mêmes études que son père, marcher sur ses traces... Il ne voulait pas aller à ce "Pou du lard" pour sortir un lapin d'un chapeau ou il ne savait trop quoi encore. Il avait beaucoup plus important à faire.
A son grand étonnement, son père ne s'était pas montré aussi hostile que cela à l'idée que son fils soit sorcier. Il avait séché ses larmes, trouvé les mots pour le calmer, pour le convaincre d'aller là-bas. Il était fier de lui.
Il était sûr qu'Alistair serait le meilleur et qu'il pourrait malgré tout poursuivre ses rêves. Que ces magiciens de pacotille devaient avoir besoin d'avocats ou de procureurs, de gens qui savaient faire autre chose que remuer une bête baguette...
Ce jour-là, Elliot Marsan avait été bien plus présent et aimant pour son fils qu'il ne l'avait jamais été en l'espace de onze longues années. Il lui avait redonné confiance, était passé outre sa déception de voir son fils emprunter un autre chemin et avait dissimulé sa crainte de le voir s'éloigner de lui à ce point. Il avait été son père, tout simplement.
Aidé par le soutien de ses deux parents, sa mère ayant également tout fait pour qu'Alistair accepte cette décision et ne s'angoisse pas trop à ce sujet, le jeune garçon avait embrassé son nouveau statut, tant bien que mal.
Il avait acheté toutes sortes d'ouvrages sur le monde magique pour ne pas être dépaysé et avait dévoré chacun des livres du programme, assimilant le plus de connaissances possibles. Hors de question qu'il soit à la traîne, qu'il ne soit pas le meilleur, le premier...
Quand la rentrée arriva, Alistair était plus stressé que jamais. Non seulement il allait faire sa scolarité dans une école magique, à des kilomètres et des kilomètres de chez lui, mais c'était également la première fois qu'il allait fréquenter des enfants de son âge de cette façon, étudier avec eux. Il avait toujours travaillé à domicile, sous la surveillance de ses précepteurs...
Le long trajet en train l'aida toutefois à se détendre un peu. Il fit la connaissance de quelques élèves, en profita pour se renseigner sur le monde magique, découvrit qu'il était loin d'être le seul à venir du monde moldu et à être perdu au milieu de toute cette nouveauté.
Il acheta l'affection de quelques gamins en leur payant un certain nombre de sucreries, passant, somme toute, un trajet agréable. Mais il fallait bien que le train arrive, que les choses sérieuses commencent...
Il y eut la cérémonie de Répartition. Alistair attendait son tour, avec l'impression désagréable de se liquéfier sur place. On lui avait vaguement évoqué les maisons, certains élèves lui ayant murmuré que les cancres étaient généralement envoyés à Poufsouffle.
Cette idée l'avait terrifié et il avait frénétiquement refusé que le Choixpeau l'y dirige, quand bien même celui-ci avait souligné son amour du travail et la loyauté dont il pouvait faire preuve. Longtemps, le Choixpeau avait hésité. Alistair ne manquait pas d'ambition, comme les Serpentards, possédait un certain nombre de traits Poufsouffle, mais aurait également tout à fait sa place à Serdaigle, parmi les érudits.
L'objet magique s'était finalement décidé pour cette maison, au grand soulagement d'Alistair. Et, lorsque le repas s'était achevé et qu'il s'était retrouvé devant l'entrée de sa salle commune, à réfléchir à une énigme pour pouvoir se coucher, il s'était immédiatement senti chez lui... A sa place.
Tout le long de sa scolarité, Alistair fut un élève modèle. Ses devoirs étaient toujours rendus en temps et en heure, soignés et éloquents sur le thème abordé, il s'exerçait quotidiennement à la magie et il veillait à ne pas commettre d'impair ni désobéir au règlement.
Les professeurs appréciaient son zèle, son intelligence, sa volonté de bien faire. De trop faire, même, peut-être... Pour s'assurer d'être toujours dans les premières places, Alistair s'épuisait dans les études, oubliant de se reposer, de se distraire.
Entre son travail scolaire, les devoirs supplémentaires qu'il s'imposait pour surpasser sa condition de né-moldu et son poste de poursuiveur dans l'équipe de Quidditch, qu'il avait accepté uniquement pour améliorer son image et sa popularité, Alistair n'avait pas un instant pour lui et poussait son corps à bout. Il tenait grâce à des Potions revigorantes, des tasses de café qui ponctuaient sa journée et, plus que tout le reste, une volonté d'acier.
Les félicitations de ses parents lorsqu'il leur faisait part de ses bonnes notes ou de ses réussites dans diverses domaines valaient bien quelques cernes et des nuits blanches, il en était persuadé. Durant ses premières années à Poudlard, il parvint tant bien que mal à supporter ce rythme infernal, profitant des vacances pour rattraper son quota de sommeil, mais il atteint ses limites lors de sa 5ème année.
Il avait été nommé Préfet. Il y avait les BUSEs à préparer. Les séances de Quidditch. Les devoirs. Ses exercices supplémentaires. Alistair n'avait pas pu tenir bien longtemps. Il s'était effondré en plein entraînement, tombant de son balai à quelques mètres du sol. Si ses camarades n'avaient pas ralenti sa chute, les conséquences auraient pu être graves...
Il se retrouva à l'infirmerie et dut y rester plusieurs jours, pour reposer son corps harassé par ce qu'il lui faisait subir continuellement. Ce fut là qu'il rencontra celle qui, quelques années plus tard, deviendrait son épouse...
Elle s'appelait Eileen Hawkins. Un an de plus que lui, née-moldue, batteur de l'équipe de Quidditch de Gryffondor. Ils s'étaient rencontrés lors de matchs, mais il n'avait jamais eu l'occasion de lui parler. Non pas qu'il ait particulièrement recherché sa compagnie, en vérité...
Eileen avait mauvaise réputation, des notes peu glorieuses, un comportement loin d'être irréprochable. Elle collectionnait les heures de retenue et semblait être toujours présente quand quelque chose tournait mal.
Alistair la voyait comme une espèce de brute, ayant appris par des rumeurs qu'elle avait déjà été collé pour s'être bagarré à la moldue, mais il la découvrit sous un angle pour le moins inattendu.
Une cascade imprudente sur son balai lui avait valu un certain nombre de fractures. Ils s'étaient retrouvés voisins de lits et Eileen avait immédiatement engagé la conversation, sans gêne, sans timidité. Elle était loin de la sauvage idiote qu'Alistair s'imaginait... Elle était drôle, intelligente, maligne. Elle était parvenue à lui faire oublier ses soucis, à le détourner temporairement de la pression qu'il s'infligeait jour après jour...
Eileen avait quitté l'infirmerie avant lui, mais elle était venue lui rendre visite tous les jours, chaque fois qu'elle le pouvait. Alistair ignorait pourquoi elle faisait preuve d'une telle prévenance, mais il s'était surpris à guetter son arrivée, le bruit de ses pas, la douceur de sa voix...
Lorsqu'il était sorti de l'infirmerie, Alistair s'était imaginé qu'ils ne se reverraient probablement plus. Qu'elle avait peut-être simplement eu pitié de lui et qu'elle avait désormais autre chose à faire que de traîner avec un cadet... Mais ce ne fut pas le cas.
Eileen était venu l'aborder dès sa sortie, prendre de ses nouvelles, lui proposer de s'entraîner au Quidditch ensemble, d'aller à Pré-Au-Lard... Elle l'avait même défendu, pour le moins violemment, quand des aînés de Serpentard avaient tenté de s'en prendre à lui en raison de son statut de sang et de son attitude arrogante...
Ce jour-là, Alistair avait enfin osé la questionner. Pourquoi ? Pourquoi traînait-elle avec lui ? Pourquoi l'avait-elle défendu ? Pourquoi ? Et, sans détour, Eileen lui avait répondu qu'elle l'appréciait. Qu'elle l'avait toujours trouvé attirant, avec ses grosses lunettes d'intello, son assurance arrogante et la gentillesse dont il lui arrivait de faire preuve. Qu'elle s'était inquiétée de le voir se pousser de la sorte, jusqu'à ce que son corps réclame grâce...
Elle avait sauté sur l'occasion, lorsqu'ils étaient devenus camarades d'infirmerie, convaincue qu'elle n'aurait pas eu sa chance autrement. Ce n'était pas faux. Concentré sur son but, Alistair n'aurait pas estimé que la demoiselle fauteuse de troubles puisse lui être utile d'une quelconque façon... Il ne lui aurait pas accordé d'attention. Mais elle avait été là quand il avait eu besoin de quelqu'un et... et il avait été pris au piège.
Leur amitié se mua en amour, sans qu'Alistair ne cherche à y résister. Au fond, il était bien heureux d'être tombé entre ses griffes. Eileen lui offrait une vision du monde inédite, un vent de liberté dans son existence qu'il n'avait jamais senti souffler auparavant...
Quand Eileen quitta Poudlard, Alistair, bien qu'il soit entouré, se sentit soudainement très seul. Il avait hâte que l'année se termine, qu'il puisse sortir de l'école et entamer sa carrière professionnelle. Il savait déjà ce qu'il allait faire : commencer comme "gratte-papier" au département de la justice magique, gravir les échelons, jusqu'à obtenir sa place dans les plus hauts cercles, comme son père avant lui...
Tout comme ses BUSEs, il obtint ses ASPICs avec de très bonnes notes, qui lui permirent de suivre sa voie. Il s'installa avec Eileen, qui travaillait comme vendeuse de glace sur le chemin de Traverse, un rêve d'enfant. Et tous deux commencèrent leur vie d'adulte.
Difficile d'imaginer un couple plus mal assorti que celui que formaient Alistair Marsan et Eileen Hawkins... Lui était élégant, sophistiqué, un jeune premier prometteur dont le travail acharné lui permit peu à peu de se hisser jusqu'à obtenir le poste d'Avocat... Elle était excentrique, survoltée et se contentait très bien de sa petite place de vendeuse de crèmes glacées.
Pourtant, tout fonctionnait au mieux entre eux. Ils se complétaient et chacun compensait les défauts et faiblesses de l'autre. Eileen aidait Alistair à ne pas penser qu'au travail, à apprendre à se détendre et à profiter des choses simples de la vie, là où il lui permettait de canaliser son fort tempérament...
Avec la fortune d'Alistair, obtenue aussi bien de son père que de judicieux placements de ses économies, Eileen aurait très bien pu vivre de l'argent de celui qui, en 1977, était devenu son époux, mais il lui était impossible de s'imaginer en femme au foyer, dépendante de son homme. Elle avait continué d'exercer son métier passionnément, faisant fi de ce que l'on pouvait penser d'elle.
Au fil des années, Alistair était devenu un avocat renommé dans sa profession. Il revendiquait fièrement ses origines moldues, s'inspirant du style des avocats les plus compétents que son père avait pu côtoyer.
Son éloquence et son audace lui permettaient, en dépit de son jeune âge, d'inspirer la confiance et une certaine forme de respect. Au tribunal, Alistair se battait comme un lion pour obtenir le verdict désiré. Et il remporta un certain nombre d'affaires, attirant l'attention de ses supérieurs, qui lui confièrent petit à petit des cas plus délicats, plus compliqués.
Pendant ce temps, le monde sorcier s'agitait. On voyait l'apparition d'un nouveau groupe extrémiste, les Mangemorts. Le Ministère était passé entre les mains de Milicent Bagnold, qui avait annoncé son désir d'ouvrir le monde magique au monde moldu, une décision qui lui avait valu l'entier soutien d'Alistair.
Le monde sorcier s'agitait, en proie à des débordements, à une opposition de plus en plus virulente entre les Mangemorts et ceux qui n'allaient pas dans leur sens. De son côté, Alistair se mettait des œillères, estimait que le problème serait vite réglé, qu'il ne s'agissait que de quelques agitateurs aux méthodes douteuses.
Il privilégiait son propre bonheur, la joie de former prochainement une famille, sa femme lui ayant annoncé, au début de l'année 1980, qu'elle attendait un enfant. Il se concentrait sur sa carrière, sur son quotidien, sur tout ce qui pouvait lui permettre d'atteindre ses objectifs de grandeur. S'engager dans une lutte stérile ? Il avait mieux à faire.
Eileen n'avait jamais été très emballée par les bals, les réceptions, tous ces événements auxquels son mari participait pour améliorer son image, faire des rencontres, côtoyer les plus hauts gradés. Elle ne s'y sentait pas à sa place, s'ennuyait, rêvait de tout faire exploser et de se comporter la manière la plus appropriée...
Mais elle avait cédé, encore une fois. Parce que son mari maîtrisait parfaitement la technique du regard de chien battu. Parce qu'il lui avait promis d'être à son entière disposition pour la journée suivante et qu'elle avait bien l'intention de se servir de lui comme mulet pour une intense séance de shopping. Alors, elle avait accepté.
Elle avait revêtu sa plus belle robe, s'était maquillée, couverte de bijoux... Ce n'était pas elle, mais c'était de cette Eileen-là dont Alistair avait besoin pour se faire bien voir. Et elle avait bien voulu jouer ce petit jeu, bien qu'elle aurait mille fois préféré mener une vie plus simple, sans tous ces chichis. Qu'est-ce qu'elle ne faisait pas pour Alistair...
La soirée s'était avérée aussi ennuyeuse qu'elle l'avait pensé au premier abord. Elle allait supplier Alistair de rentrer, prétextant de petites contractions, quand le pire s'était produit. Elle n'avait même pas eu le temps de réaliser ce qui s'était passé. Un sortilège vert et Eileen était morte. Morte.
Le monde d'Alistair s'était alors brisé en mille morceaux. Il n'avait pu que ramper vers elle, serrant contre lui son corps sans vie, incapable d'accepter ce qui venait de se produire sous ses yeux. Eileen était morte. Et... Et leur enfant également...
Alistair aurait probablement été tué à son tour si son mentor, un membre du magenmagot qui l'avait pris sous son aile et voyait en lui son parfait successeur, ne l'avait pas tiré du danger en le mettant en l'abri.
L'attaque avait cessé, ne laissant que la peur, le chagrin... et la haine. Eileen était tout pour lui. Son amour, sa femme, la lumière de son existence, elle aurait dû être la mère de ses enfants, la grand-mère de ses petits-enfants...
Ils auraient dû finir leur vie tous les deux, ensemble, à un âge avancé, dans une mort paisible et sans douleur. Mais elle... elle était morte. Aussi bêtement.
Alistair ne se serait probablement pas relevé de tout ça si son père n'avait pas été là pour lui. Il l'avait accueilli à nouveau dans leur manoir familial, en Ecosse, avait séché ses larmes, supporté ses cris, ses pleurs, ses cauchemars.
Il s'était montré présent, dur, ferme, pour lui faire comprendre qu'il n'avait pas à se reprocher la mort d'Eileen. Oui, elle était venue au bal parce qu'il l'avait supplié. Mais non, il n'aurait jamais pu le savoir et il n'aurait pas pu l'éviter de quelque façon que ce soit.
Tant bien que mal, Elliot Marsan avait remis son fils sur pied, l'encourageant à retourner à sa vie d'autrefois, à se reconstruire grâce au travail, à ses proches. A trouver dans la mort d'Eileen une motivation.
Auparavant, Elliot Marsan n'aurait jamais encouragé son fils à aller à l'encontre de la loi. Mais il l'avait fait, cette fois-ci. Parce qu'Alistair devait lutter. Il devait se battre contre ceux qui lui avaient pris tout ce qui comptait le plus pour lui. C'était le seul moyen pour lui de se relever, de continuer malgré tout.
Alors, malgré l'interdiction du Ministère, Alistair avait cherché à contacter l'Ordre du Phénix. C'était son mentor, qui en faisait partie, qui l'avait finalement introduit auprès des membres et lui avait permis de rejoindre ce groupuscule. Lutter contre les Mangemorts. Les détruire. Les empêcher de répandre plus longtemps leur idéologie répugnante par des actes abominables...
Officiellement, Alistair restait cet avocat prometteur, se jetant plus passionnément encore dans son travail pour oublier la mort de sa femme, déterminé à servir la justice et les intérêts du Ministère. Officieusement, Alistair faisait partie de la Masse de l'Ordre du Phénix, exécutant sans discuter les ordres qui lui étaient délivrés.
Qu'importe sa fortune, qu'importe son statut ou la place qu'il estimait mériter... Il n'était qu'un exécutant, servant un intérêt bien plus grand que lui. Il était un membre de l'Ordre du Phénix. Et, jusqu'à la mort, il lutterait pour que d'autres que lui n'aient jamais à expérimenter la douleur qui lui broyait le cœur...